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somptueux château historique essonne

Histoire

d'un château Louis XIII

de 1633 à nos jours
 

Le château du Mesnil-Voysin fut construit

entre 1633 (naissance de Vauban)

et 1638 (naissance de Louis XIV).

Sans modification extérieure depuis, il constitue un exemple remarquable d’un château du début du XVIIème siècle et incarne le début

du grand classicisme français. 

Ce qu’on appelle le grand classicisme français

concilie la logique, l’utilité, la simplicité, les proportions,

la symétrie et l’ordonnancement des bâtiments,

bref, l’équilibre.

château architecture classique française XVIIeme Ile de France
Château séminaire Ile-de-France Mesnil-Voysin

l'architecte
François Mansart


l'artisan-maçon
Michel Villedo, qui 18 ans plus tard réalisera
Vaux-le-Vicomte

 

du jardinier
André Le Nôtre, jardinier de Louis XIV à Versailles,
qui redessinera le parc du Mesnil-Voysin à la fin du XVIIème

Ce domaine est le fruit du travail de

XIIème siècle

XVème siècle

XVIIème siècle

château prestigieux imaginé par Mansart en Ile d France
gravure château remarquable historique en Essonne
Gravure chancelier Voysin château de Mensil Voysin

Portrait du Chancelier Voysin par Pierre Mignard

XVIIIème siècle

Portrait marquis de Broglie, propriétaire du château du Mesnil Voisins

Portrait de Charles Guillaume Louis Marquis

de Broglie, par Jean-Marc Nattier, 1734

XIXème siècle

Statuette dieu de Bouray, dieu gaulois

Statuette du Dieu de Bouray

XXème siècle

La force du Mesnil-Voysin illustre cette étroite union de la vie seigneuriale et de la vie des champs,

que marquent la terrasse et le potager qui l’entoure.

Voilà la véritable vie d’autrefois, avant que les financiers du XVIIème siècle n’aient repoussé loin d’eux ces communs

et potagers, comme indignes de leurs regards.

La vie rustique tient étroitement à celle du château :

c’est la vraie existence.

Ernest de Ganay, Coup d'oeil sur les jardins de France, 1993 

Chronologie

du Mesnil-Voysin

Le domaine aurait été aux mains d'un chevalier Gautier,

« seigneur du Mesnil », et homme lige du roi Philippe Auguste.

Une charte de 1213 fait état d'un "Mesnil-Trassebouille", titre conservé jusqu'au XVIIe siècle avec des altérations : Trasseboule, Trassebourg, Transbourg.

Au XVème siècle, la propriété passe aux mains de la famille Karnazet, qui se le transmet sur plusieurs générations jusqu'à Jean de Vaillant qui reprend les rênes du domain en 1455. 

La chapelle du Mesnil est commanditée par Renée Sabathier, épouse de Guillaume Hérouard, secrétaire de la chambre du Roi, en 1611. Elle y est inhumée en l'an 1616. 

Le château « vieux » est détruit, en 1633 par François Jameau, maçon du village voisin de Lardy. Des travaux de reconstruction sont entrepris à la demande de Pierre Hérouard, dès 1635 mais des soucis financiers l'obligent à revendre ses biens, dont le domaine à Claude Cornuel, conseiller du roi Louis XIII et Intendant des finances. Les travaux sont terminés en 1636 par Michel Villedo, célèbre maçon, maître honorable des ouvrages de maçonnerie des bâtiments du Roi qui construira Vaux-le-Vicomte en 1657. Il réalisera de nombreux ouvrages avec François Mansart. 

Mesnil-Voysin incarne les éléments qui caractériseront le grand classicisme français, marqué par la simplicité majestueuse de son ordonnancement symétrique, proche d'un certain minimalisme. L'édifice prend désormais le nom de Mesnil Cornuel.

Le château de Mesnil-Voysin se transmet au gré des successions et des mariages, pour passer dans les mains des Broglie, des Rougé, des Choiseul, des Polignac et des d'Argentré.

En mai 1652, le jeune Louis XIV y séjourne avec Mazarin, lors du siège d'Etampes pendant la Fronde (1648-1653). Le temps a transmis que le roi était accompagné de Jean de Dieu Plifier que la légende sanctifiera. Il deviendra le symbole du Mesnil-Voysin (en lire plus sur Saint Plifier ici).
A la fin du XVIIème siècle, le parc sera redessiné par André le Nôtre. 

En 1676, le domaine entre dans la famille des Voysin.
Daniel-François Voysin, Secrétaire d'Etat de la Guerre et futur Chancelier et Garde des Sceaux de Louis XIV, en sera le membre le plus illustre. Seigneur de Mesnil-Voysin, il a droit de haute, moyenne et basse justice. Une prison est aménagée dans les salles basses du château. Marié à Charlotte Trudaine, ils ont quatre filles.

En relisant Saint-Simon vous apprendrez qu’il avait une femme avec toutes les qualités et notamment celle d’avoir su offrir à Madame de Maintenon lors du siège de Namur, une robe de chambre fort confortable. De ce geste naquit un lien d’amitié entre Madame de Maintenon et les Voysin, qui conduira à un changement de cap professionnel. D’intendant général des Flandres (1688), il devient conseiller de Louis XIV, s’occupe de l’école de Saint Cyr en 1701 - l’œuvre de Madame de Maintenon, succède à Michel Chamillart comme Secrétaire d’Etat à la guerre (1709-1715), puis à Louis Phélyppeaux de Pontchartrain comme grand Chancelier (1714-1717). Il rédige le testament de Louis XIV et fait partie du Conseil de Régence.

Le Chancelier est le deuxième personnage de l’état, il est irrévocable, à la différence du Garde des Sceaux, et il ne porte pas le deuil du Roi. Son rôle est très important à la fin du règne du Roi Soleil. Hyacinthe Rigaud le fit son portrait en pieds pour la somme colossale de 4000 livres. Et Saint Simon le caricaturera sévèrement.

Le bâtiment est alors constitué d'un corps de logis entouré de deux ailes et devancé par deux gros pavillons. Des communs de grande envergure flanquent la cour seigneuriale sur la droite. Il embellit le château et fera intervenir l'architecte Robert de Cotte pour un projet d'agrandissement.


Le château est alors à l’apogée de sa magnificence grâce à l’immense fortune du Chancelier. Il est débaptisé et devient le 'château du Mesnil-Voysin'. Le terme 'mesnil' signifie 'domaine' et fréquemment le nom du propriétaire y est accolé. Le domaine s’enrichit de la seigneurie de Gillevoisin en 1712 et de celle d'Itteville en 1714. Le Chancelier Voysin meurt en 1717, laissant à sa 3ème fille, Marie-Madeleine, tout le domaine. Celle-ci s'était mariée en 1710 à Charles Guillaume, marquis de Broglie, bachelier en théologie, Lieutenant général du Roi.

Charles Guillaume cumulera de nombreux titres : seigneurs de Mesnil-Voysin (qui se renommera Mesnil-Broglie), de Bouray, Janville, Lardy, Itteville, Pocancy, la Grange des Bois, Saint-Vrain, Seigneur haut justicier de Cheptainville. Cette illustre famille se distinguera particulièrement en donnant à l'histoire trois maréchaux de France, quatre académiciens, un prix Nobel, un Président du Conseil, des ministres. Elle était originaire du Piémont (Broglia).

Il fit construire la Tour de Pocancy dans la perspective du château, imitation d'une tour de guet médiévale dans l'esprit des fabriques du XVIIème siècle. Pocancy, selon un texte médiéval, était un fief féodal avec place forte. Un trésor, datant du IXème siècle, composé de monnaies frappées à l'effigie de Charles le Chauve, a été trouvé dans ses alentours. La tour actuelle a été érigée, au début du XVIIIème siècle, à l'emplacement d'un ancien hameau. Contrairement aux idées communément répandues, elle ne servit jamais de relais du télégraphe de Chappe.

Le marquis de Broglie meurt en 1751 et le domaine de Mesnil-Voysin est partagé entre son fils et sa sœur Marie-Françoise de Broglie, veuve du comte de Lignerac qui lui abandonne sa part. On doit à Charles-Guillaume Louis de Broglie la reconstruction du pont Cornuel. Il décède au château en 1786 et est inhumé sous le maître-autel de l'église de Bouray. Resté sans descendance, sa sœur Marie-Françoise lui succède et fait construire pour ses gens un bâtiment sans intérêt qui relie l'aile droite du château à la maison curiale (ce bâtiment sera appelé la verrue et sera détruit en 2010). Femme de caractère, elle demeure au château durant la révolution : en 1790, elle fut marraine de la grosse cloche de l'église de Bouray, la Marie-Françoise.

La propriété est restée pendant près de trois siècles dans la famille du Chancelier Voysin (Broglie, Rougé, Choiseul, Polignac et d’Argenté) jusqu’à la seconde guerre mondiale.

Au décès de Marie-Françoise de Broglie en 1796, sa petite fille hérite du domaine et épouse le marquis François-Pierre-Olivier de Rouge, lieutenant général des armées du Roi, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. Il est maire de Bouray jusqu’à son décès en 1816. Sa veuve gère le domaine d’une main ferme et fait construire un abreuvoir communal à ses frais contre l’abandon du droit de passage sur les terrains du moulin (cour et ponts).

Sa fille cadette lui succède et épouse le Comte César-René de Choiseul-Praslin. Celui-ci propose en vain un tracé pour le chemin de fer Paris-Orléans passant à travers la montagne de Lardy par un tunnel, afin d'éviter la traversée du parc.

En 1815 lors d'un curage du miroir d'eau du parc, une statuette du Ier siècle avant JC est trouvée, il se nomme Cernunnos ou Dieu de Bouray. Ce dieu gaulois symbolise la renaissance, le renouveau de la nature et l’abondance. Par sa position assise en tailleur et le port du torque typiquement gaulois, il est le plus celtique des dieux panthéons indigènes. Cette statuette de bronze de 42cm de hauteur fut entreposée dans le placard à lingerie de la marquise de Rouge, puis oubliée et redécouverte en 1911. Etudiée à l'Ecole du Louvre, le musée des antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye possède l'original depuis 1934 .

A l’issue de plusieurs successions, le château est loué au comte Subervielle, riche mexicain, puis vendu en 1939 à une société privée, afin d’être restauré et modernisé. Mais la seconde guerre mondiale le voue à l’occupation par l’armée allemande qui l’aménage en hôpital, puis par les troupes américaines à la Libération.

Dans les caveaux de la chapelle se trouvent notamment la Comtesse de Rouge, le Comte et la Comtesse de Choiseul-Praslin, le Marquis et la Marquise de Polignac notamment. A la vente du château en 1939, les cercueils ont été déplacés au cimetière communal de Bouray.

En 1954, la famille Mansillon acquiert la propriété.

Le baron Bertrand d'Estreux de Beaugrenier achète le domaine

en 1993.

Un petit clin d'oeil : il est le descendant de la tante du Chancelier Voysin, Antoinette-Élisabeth de Verthamon.

 

Une équipe de compagnons se lance dans un chantier de restauration des plus importants afin de retrouver l'esprit de cette demeure exceptionnelle, par son caractère complet, son environnement, son parc et sa richesse hydraulique. Le tracé du canal bordant l'arrière du château a été entièrement recreusé entre 1999 et 2001. Il a ainsi repris son tracé initial quittant la Juine un peu en amont du château pour y replonger en aval de celui-ci, juste avant le pont de Cochet.

Le château est entièrement classé au titre des Monuments historiques.

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